Le démouillage cellulaire, ou comment des agents infectieux tels que l'anthrax se fraient un chemin dans l'organisme

Chacun a pu observer le comportement d'une fine couche d'huile sur une poêle en téflon : au contact d'une surface non mouillante, on dit que le liquide "démouille". Nous avons démontré que des bactéries infectieuses telles que l'anthrax s'appuient sur un mécanisme analogue : le "démouillage cellulaire". Grâce à ce mécanisme, l'infection se propage en creusant des tunnels dans les cellules endothéliales, qui revêtent les parois des vaisseaux sanguins. De leur côté, les cellules endothéliales disposent de mécanismes biomoléculaires de défense, qui leur permettent de limiter la taille des tunnels et éventuellement de les refermer. L'analogie avec la physique du démouillage nous a permis de caractériser des acteurs moléculaires clés dans ce mécanisme de défense, une étape nécessaire au développement de traitements.