Identification et suivi par Spectrométrie de Masse de composés impliqués dans la défense des feuilles de vigne caractérisées par leur niveau de résistance au mildiou

Le mildiou de la vigne, causé par le pathogène Plasmopara viticola, est une maladie cryptogamique pouvant causerd’importants dégâts sur les récoltes. Pour éviter ces pertes, il est nécessaire de recourir abondamment à des produitsphytosanitaires. Outre leur coût financier, les questions sur la santé des viticulteurs et des populations vivant à proximité desvignobles, ainsi que la protection de l’environnement ne peuvent être ignorées. Bien que les variétés américaines soient moinsappréciées pour leurs qualités gustatives, elles sont résistantes à cette maladie. Ainsi, les combiner par croisement variétal avecdes espèces européennes peut constituer une alternative viable aux traitements antifongiques. Toutefois, pour piloter effacementces problèmes de sélection variétal, il est nécessaire de mieux appréhender la relation « hôte-pathogène ». C’est dans ce contexteque la spectrométrie de masse a été employée sous différents aspects.Le premier volet de cette étude a porté sur le profilage métabolique de feuilles de vigne saines et infectées par le mildioupar spectrométrie de masse à résonance cyclotronique des ions à transformée de Fourier couplée à l’électrospray (ESI-FTICRMS).Ces feuilles provenaient d’une population d’hybrides issus du croisement variétal entre Muscadinia rotundifolia (résistant) et Vitisvinifera (sensible). Plusieurs familles moléculaires ont été mises en évidence grâce à des expériences de spectrométrie de masseen tandem. Une analyse en composantes principales (ACP) a permis d’observer une ségrégation entre les échantillons témoins etinfectés.La suite de ces travaux a été consacrée à l’analyse in situ de feuilles de vigne en imagerie par spectrométrie de masse(MSI). Les répartitions de deux stilbènes (resvératrol et ptérostilbène) ont pu être observées sur des feuilles infectées. Ces deuxcomposés antifongiques sont apparus colocalisés au niveau des stomates de la feuille, la voie d’entrée du pathogène. L’utilisationd’une matrice a permis la détection et la localisation des viniférines (dimères du resvératrol), des composés particulièrementtoxiques envers le mildiou. Enfin, ces travaux se sont achevés avec la mise en place d’une approche multi disciplinaire dans le butde préciser plus finement les lieux de biosynthèse des stilbènes suite à l’infection des tissus des feuilles par le pathogène. Ainsi,l’observation des stilbènes en MSI a été combinée à la microscopie de fluorescence et à des analyses quantitatives enchromatographie liquide haute performance (HPLC). Une corrélation sur la répartition des stilbènes a été mise en évidence entreles deux techniques d’imagerie. Les dosages HPLC ont confirmé ces résultats tout en apportant des informations sur la présenced’autres stilbènes au sein des échantillons.